C’est la question qu’on peut se poser en voyant certaines vidéos sur Youtube, soigneusement collectées par ce site : quand on voit parler d’ostéopathie à propos d’animaux invertébrés (donc sans os, si je dois insister lourdement), on peut effectivement se poser des questions !

Peut-on utiliser l’osteopathie pour les animaux ?

Il n’y a aucune raison de ne pas adapter aux animaux les techniques de médecins « douces » à partir du moment où elles peuvent leur convenir (rappelons, par exemple, que l’aromathérapie est dangereuse pour les chats, en général) et où elles font preuve d’efficacité. Le soin de la fourchette pourrie par l’huile essentielle d’arbre à thé, par exemple, marche bien.

Dans certains cas, comme l’homéopathie, l’efficacité de la thérapie peut être mise en doute, comme pour l’homme, encore plus même puisqu’elle repose manifestement en grande partie sur l’effet placebo. Dans d’autres cas, le lien entre l’acte de soin et la guérison peut être nettement plus direct.

Soigner par les plantes de préférence aux soins chimiques, c’est retourner aux méthodes de soins traditionnelles qui ont prouvé leur efficacité dans de nombreux cas, pendant des siècles.

C’est quoi un ostéopathe vétérinaire ?

Alors quid de l’ostéopathie ? L’ostéopathie est une médecine alternative reconnue en France, depuis 2002. Elle l’est aussi dans de nombreux pays européens, aux États-Unis et au Canada. Si les conditions de reconnaissance et d’exercice varient d’un pays à l’autre, elles reposent toutes sur un socle commun : une formation diplômante reconnue par les associations professionnelles d’ostéopathes.

Et c’est bien là le problème : ces mêmes associations professionnelles d’ostéopathes ne reconnaissent pas l’ostéopathie vétérinaire !

Il s’est donc créé des écoles d’ostéopathie vétérinaire, non reconnues par les ostéopathes humains, et non reconnues par les vétérinaires. Néanmoins, rien n’empêche un vétérinaire diplômé d’en suivre les cours, et rien n’empêche un non-vétérinaire d’en afficher le diplôme tant qu’il ne se prétend pas vétérinaire.

Au royaume des charlatans, les convaincus sont rois

La très grande majorité de ces praticiens sont convaincus de ce qu’ils font, et qu’ils agissent pour le bien de cet animal. Mais il en est de l’ostéopathie vétérinaire comme de toutes les modes, et on trouve aussi des « praticiens » qui font n’importe quoi. Contre ces « délires », la profession naissante tente de s’organiser, tout en soutenant la critique de ceux qui font n’importe quoi !

Alors si un « osteopathe animalier » essaye de manipuler les os inexistants d’un serpent, si un autre essaye de vous faire croire que votre cheval avait mal du côté où il le soigne par erreur et pas du côté où il faut, méfiez vous.

Si un praticien manipule un cheval au fur et à mesure de son « exploration », sans même attendre d’avoir tout examiné, renvoyez-le.

Qu’ils soient de véritables escrocs ou de mauvais praticiens convaincus de leur valeur n’est pas le véritable problème : comme pour l’homme, une manipulation ostéopathique mal faite peut faire beaucoup de dégâts !

On n’est pas un bon ostéopathe sans une solide formation

Médecin ou vétérinaire, les ostéopathes qui n’ont pas de titre de docteur doivent néanmoins avoir suivi de longues études médicales, de cinq ans au moins, et / ou avoir cinq ans de pratique. On ne devient pas ostéopathe en quelques semaines. Aussi, avant de confier un animal à un « manipulateur », assurez vous que la manipulation reste au niveau des mains, et qu’il sait ce qu’il fait.