L’envie d’uriner pendant les rapports sexuels trouble de nombreuses femmes, et peut mettre en péril leur vie intime : gênée, se sentant sale, ayant peur d’uriner, la femme demande à son partenaire d’interrompre ses caresses, elle peut même se mettre à fuir le rapport. Normalement, le canal urinaire reste fermé pendant un rapport sexuel. D’où vient donc cette sensation d’envie de faire pipi ? L’existence des « femmes fontaines » étant de plus en plus connue, beaucoup se rassurent : cette envie d’uriner serait une sensation de plaisir. C’est vrai, le plus souvent. Mais il peut aussi avoir de vrais problèmes d’incontinence, qui peuvent être traités.

La stimulation de la vessie pendant le rapport sexuel

Le système urinaire féminin

Le système urinaire féminin

Cette représentation de l’appareil urinaire de la femme permet de tout comprendre :  la vessie se termine par l’urêtre, par lequel on urine. L’urêtre est fermé par les sphincters, qui sont contractés à l’état naturel et se relâchent pour laisser le canal urinaire s’ouvrir quand on urine. Le tout est posé sur les muscles pelviens, et dans la vision de profil, on voit que la vessie est très près du vagin.

La simple pression, en fonction de la position, ou l’excitation qui fait gonfler les tissus, peut exercer une pression sur la vessie, et donner cette impression d’envie de faire pipi.

Vue de prodil de l'appareil uro genital de la femme

L’appareil uro-génital de la femme

En effet, le vagin est juste derrière la vessie,  à peine quelques centimètres. En particulier dans la position du missionnaire, la vessie va être comprimée à l’avant, par le poids du partenaire, et à l’arrière, du fait de la pénétration.

Mais en même temps, les sphincters se contractent, ce qui fait que, malgré cette impression, on n’urine normalement pas pendant le rapport sexuel.

Sauf… en cas d’orgasme total ! La femme va connaître alors un relâchement total, de l’ensemble de ses muscles. Elle peut même perdre brièvement conscience. Qui dit relâchement de tous les muscles dit aussi des sphincters : dans ce cas, il est possible d’uriner pendant le rapport sexuel, sans même en avoir conscience.

Toutes choses égales par ailleurs, c’est similaire à la perte de contrôle qui se produit lors d’une crise d’épilepsie.

L’éjaculation des femmes fontaines

L’éjaculation des femmes fontaines est un phénomène différent : on ne sait pas encore très bien ce qui se passe, mais on sait que le liquide, qui peut être émis en plus ou moins grande quantité, n’est pas de l’urine. Ce n’est pas non plus, bien évidemment, du « sperme féminin » comme on le pensait dans l’Antiquité.

Découvertes dans les années 70, à l’époque de la libération sexuelle, les femmes fontaines n’ont rien de différent des autres, anatomiquement parlant. Elles n’éjaculent pas non plus systématiquement…

Cette émission est constituée d’un liquide incolore et inodore. On pense qu’il s’agit du même liquide que celui qui permet la lubrification du vagin. Emis en temps normal en petite quantité, il est, dans des circonstances particulières, toujours lié à un plaisir intense.

L’incontinence urinaire de la femme

Malheureusement, il existe aussi des cas où on peut réellement uriner pendant un rapport sexuel. Quand une femme souffre d’incontinence, les mécanismes régulateurs qui permettent la fermeture des sphincters pendant l’effort ne fonctionnent plus, et il est possible d’uriner.

Coupe de profil avec plancher pelvien affaibli

L’affaissement du plancher pelvien est une cause d’incontinence

Pour savoir ce qui se passe, et donc prévenir les fuites et préserver la qualité de sa vie intime, il est essentiel de bien comprendre les mécanismes de l’incontinence. Celle-ci peut être de deux sortes  :

  • mécanique, la vessie est pressée, les sphincters ne jouent pas leur rôle, on parle d’incontinence d’effort ;
  • « nerveuse » ou par « imperiosité » : la vessie se contracte spontanément, tellement que la pression est plus forte que celle des sphincters.

L’incontinence d’effort est la plus fréquente chez la femme. En particulier après un accouchement, il y a un risque d’affaissement du plancher pelvien, qui va affaiblir les sphincters.

Pour l’incontinence par impériosité, il faut bien comprendre que la paroi de la vessie est constituée de plusieurs couches de muscles. Le cerveau envoie une molécule, l’acétylcholine, qui est transmise via le nerf sympathique, et qui fait se contracter la vessie.

L’excès de stimulation fait que la vessie va se contracter plus fort que les sphincters, et émettre de l’urine.

Alors qu’est-ce qui se passe ?

Si les rapports intimes sont absolument le seul moment où la femme a des « fuites », alors c’est directement lié au plaisir.

Qu’il s’agisse d’éjaculation et d’émission d’urine, c’est une preuve tangible du grand plaisir éprouvé par la femme. Celle-ci doit en profiter, et l’homme doit le comprendre, et l’apprécier ! On est très loin de « Harry rencontre Sally », c’est une manifestation physique du plaisir qui ne peut pas être feinte !

En cas d’émission d’urine, il peut s’agir d’une incontinence d’effort (le relâchement orgasmique) ou d’impériosité, avec les contractions involontaires qui précèdent ce relâchement.

Si la femme a des problèmes d’incontinence, même légers, à d’autres moments de la journée, l’acte sexuel peut bien sûr exercer une pression trop élevée sur la vessie, ce qui déclenche la fuite.

Incontinence ou éjaculation, que faire ?

D’abord il faut en parler ouvertement avec son partenaire. Hommes et femmes sont souvent désarçonnés devant ces phénomènes, la femme se sent moins sure d’elle, se crispe, le partenaire ne comprend pas pourquoi. A l’inverse, loin de l’imagerie des films pornos, un homme qui a un rapport pour la première fois avec une femme fontaine risque de ne pas comprendre ce qui se passe, voire même d’être un peu dégouté.

Ensuite, si on est sûr qu’il s’agit d’émission d’urine, prendre la précaution simple de faire pipi avant les rapports peut suffire. En vidant la vessie, on peut toujours ressentir certaines sensations, mais la femme sait qu’elle ne risque plus d’uriner.

On peut aussi, à l’expérience, éviter certaines positions, comme le missionnaire, qui appuient trop sur la vessie. On leur préférera la positions comme la cuillère.

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Enfin, en cas d’incontinence, il faut consulter un médecin, car l’incontinence n’est pas une fatalité. Des traitements existent, qui vont de la simple gymnastique pour renforcer le plancher pelvien aux solutions chirurgicales, en passant par les médicaments.Et ne pas oublier : l’urine n’est pas « sale ». En l’absence d’infection urinaire, elle est parfaitement stérile. Changer les draps, avoir une alèse permet en tout état de cause de profiter de son partenaire sans retenue !

Pour approfondir :