Les produits injectables ont représenté une petite révolution dans l’industrie de la chirurgie esthétique. Par le passé, les médecins combattaient principalement les rides avec le lifting, en pratiquant des incisions sur la peau pour la « tendre » et restaurer son apparence de jeunesse. Cette intervention, par contre, demande jusqu’à 48 heures d’hospitalisation et un arrêt de travail de 3 semaines. Avec l’avancement de la médecine esthétique, il apparaît naturel que les solutions « rapides » comme le Botox et le Juvéderm aient connu un fort gain de popularité.

Malgré tout, les effets réels de ces substances restent plutôt méconnus du public. Nous avons décidé de démystifier le Botox en nous penchant d’abord sur deux de ses applications moins connues, soit la réduction des migraines et de la transpiration excessive. Par la suite, nous étudierons les principaux effets secondaires liés aux injections « cosmétiques » de Botox.

Visage botox

Le Botox est surtout utilisé pour atténuer les rides du visage.

Combattre la migraine par injection

Dans certains pays, il est possible d’avoir recours à un traitement à base de Botox afin de combattre les migraines de type chronique, qui touchent environ 1% de la population.

L’explication derrière ce traitement n’est pas si complexe : lorsqu’injectée, cette toxine est en mesure de bloquer la transmission neuromusculaire. Selon Healthline (EN), le traitement aiderait ainsi à réduire certains symptômes de la migraine comme les nausées, les vomissements, la sensibilité aux lumières, aux sons et aux odeurs.

Prenez note que le Botox serait inefficace pour les migraines épisodiques. D’ailleurs, au Canada, le traitement ne serait approuvé que pour les gens souffrant de 15 jours de migraine ou plus par mois à raison de 4 heures par jour. Selon les études cliniques déposées par Allergan, 70% des patients verraient les jours de migraines réduits de moitié.

Combattre la transpiration par le Botox

De nos jours, on peut même utiliser la toxine botulique pour combattre la sudation excessive! Une simple injection sera réalisée sous les deux aisselles et la transpiration sera ralentie de façon considérable pour une période d’environ neuf mois.

L’intervention, qui est réalisée sous anesthésie locale, comporte toutefois un inconvénient : le corps cherchera souvent à compenser ce blocage en augmentant la sudation ailleurs, principalement derrière les cuisses ou dans le dos.

Les effets du Botox sur l’humeur

Un chercheur de l’Université de Cardiff a présenté une étude assez surprenante (EN) sur un effet négatif insoupçonné du Botox : le traitement de certaines rides pourrait affecter l’intensité des émotions du patient!

Selon Dr Michael Lewis, injecter de la toxine botulique dans les pattes d’oie (stries qui apparaissent à proximité des yeux) réduit l’envergure du sourire déployé par le patient, comme la motricité des muscles d’expression s’en voit réduite. Les bénéfices psychologiques associés au sourire en seraient donc réduits. À l’inverse, les rides du lion apparaissent plutôt lorsqu’on fronce les sourcils, que ce soit par colère ou par tristesse; le Botox, dans d’autres cas, réduirait plutôt l’intensité du malheur éprouvé par les gens.

Quels sont les risques associés au Botox?

Les risques liés à l’injection de la toxine botulique ne sont pas aussi importants que certains « ennemis » de la substance pourraient clamer. Par contre, il est vrai que certains effets indésirables peuvent survenir suite à un injection ou à plus long terme. Voici quelques points soulevés lors du reportage de Topsanté à ce sujet :

  • Des ecchymoses ou de l’enflure peuvent survenir près du lieu d’injection.
  • Dans 1% des cas, le Botox traversera les tissus adipeux de la paupière et atteindra malencontreusement un muscle. Cela peut provoquer le relâchement de la paupière ou entraîner une vision double. Le problème se corrige à l’intérieur de deux semaines.
  • L’abus de toxine botulique peut avoir un effet néfaste sur l’apparence physique des personnes traitées ou donner un impression de « visage paralysé ». Il est donc important de ne pas trop rapprocher les injections et d’être traité par un professionnel honnête, qui ne cherche pas à « vendre davantage à tout prix ».
  • Les substances injectables créent parfois une dépendance chez ceux qui acceptent mal de vieillir. Un risque financier est donc associé à ceux qui ne peuvent pas se le permettre.

Bien sûr, les recherches sont toujours en cours au sujet du Botox et d’autres sources sont nettement moins optimistes. Lebelage signale qu’aux États-Unis, entre 1997 et 2006, 180 cas ont été rapportés où la toxine avait migré du lieu d’injection pour rejoindre d’autres zones du corps. Ces usages étaient cependant à but médical, demandant donc des doses plus fortes que pour combattre les rides.

En conclusion, même si le Botox cosmétique est réputé plus sécuritaire, il est important d’être au courant de tous les effets secondaires (ainsi que ceux de la chirurgie esthétique en général) afin de voir si vous êtes prêts à les assumer en cas de problème.