Les compléments alimentaires sont des solutions phytothérapeutiques, c’est-à-dire basés sur des extraits de plantes et d’éléments naturels. Ils peuvent remédier à de nombreuses carences ou maux du quotidien, ou bien venir compléter un traitement médicamenteux plus lourd afin de réduire les effets secondaires par exemple. Dans quels cas utiliser la phytothérapie ? Y a-t-il des limites à la prise de compléments alimentaires ?

Les plantes pour les maux du quotidien

La phytothérapie est très utilisée par la médecine orientale traditionnelle qui vise à prévenir les maux du quotidien grâce à l’usage de plantes et d’extraits naturels. Mais ce n’est pas parce que ces produits sont fournis par la nature qu’ils ne peuvent pas représenter un danger pour certaines personnes. Les plantes pourront être utilisées sous forme de complément alimentaire, de médicament ou d’huiles essentielles.

Si l’on parle de petits problèmes de tous les jours tels que suivre un régime, préparer sa peau au soleil, combattre le stress ou améliorer les performances masculines, la phytothérapie représente un remède naturel tout aussi performant que les médicaments tout en étant plus sain pour le corps.

Dans certains cas, les compléments alimentaires sont même obligatoires : c’est le cas de la vitamine B12 pour les personnes qui suivent un régime végétalien.

Cependant les maladies plus graves ne trouveront, elles, aucune solution dans les plantes. Celles-ci peuvent tout de même avoir un rôle complémentaire afin de contrer certaines carences ou pour contrer certains effets secondaires infligés par le traitement.

Ce n’est donc pas parce que c’est la nature qui nous fournit les plantes qu’il faut les prendre inconsciemment. Il est bien sûr toujours recommandé d’en parler à son médecin en premier lieu, puis de se renseigner auprès d’herboristeries ou de pharmaciens naturopathe, de plus en plus nombreux à se spécialiser dans ce domaine.

Les risques de la polymédication

La phytothérapie, ce sont tout simplement les remèdes de grand-mère d’antan. Sauf qu’avec le temps, les scientifiques ont pu déterminer avec précision les caractéristiques thérapeutiques des plantes, apportant une dimension bien plus fiable à cette médecine douce. C’est la grande différence avec l’homeopathie ou certains types de phytothérapie (comme les fleurs de Bach) : les propriétés des plantes sont reconnues scientifiquement.

Femme avalant une cuillère chargée de pilules et gélules

L’automédication peut conduire à une polymédication néfaste.

Malgré tout, certains nutriments peuvent se révéler nocifs lorsqu’ils sont consommés en trop grande quantité, et les données scientifiques fiables sont encore trop peu nombreuses sur le sujet. Le principal manque d’information s’applique à l’effet « cocktail » des compléments alimentaires. En effet, la polymédication peut risquer de placer un patient en surdosage de nutriments, d’autant plus que son alimentation contribue déjà à ces apports.

Il est donc primordial de consommer des compléments alimentaires uniquement en fonction du besoin et des carences de chacun. Il est par exemple inutile à un gros consommateur de fruits et de produits laitiers de prendre des compléments vitaminés. Les risques associés au surdosage sont certes faibles et moindres, mais il faut tout de même être vigilant. Une consommation de vitamine C journalière supérieure à 1g peut par exemple impliquer calculs rénaux et diarrhée.

L’automédication, un risque même avec les plantes

Comme nous le disions, les plantes peuvent parfois se retourner contre nous. C’est pour ça qu’il est important de bien se renseigner avant de prendre quelque traitement que ce soit, autant naturel que chimique. En France, trop nombreux sont les patients qui pensent maîtriser leur santé et ne consultent pas l’avis d’un professionnel avant de se lancer dans un traitement.

C’est d’ailleurs la base de l’opposition des pharmaciens au métier d’herboriste, car ils jugent ces derniers pas assez formés à l’aspect médical de leurs prescriptions.

D’une part, les compléments alimentaires peuvent interférer sur les traitements médicamenteux, annulant ainsi leurs effets ou ajoutant à la liste de leurs effets secondaires. D’autre part, le surdosage de nutriments peut être nocif et parfois aller jusqu’à produire l’effet inverse de celui recherché à la base.

L’exemple des fumeurs

À noter que les fumeurs, bien que minoritaires dans la consommation de nutriments phytothérapeutiques, sont ceux qui ont le plus tendance à se passer d’un avis médical en amont de leur prise de compléments. Pourtant, certaines plantes à la base tout à fait bénéfiques pour le corps humain, peuvent se révéler toxique lorsqu’elles sont associées à la consommation de tabac. En l’occurrence, le bêta-carotène peut contribuer à des tumeurs latentes chez les fumeurs.

Les compléments alimentaires peuvent donc interférer de manière assez indésirable avec les traitements lourds, tels que pour des problèmes nerveux ou cardio-vasculaires, réduisant l’efficacité du traitement ou parfois même aggravant la situation par effet de surdose.

Il est donc primordial de ne pas considérer les nutriments comme des produits anodins et se rappeler qu’un avis médical est toujours nécessaire en cas de prise de comprimés, qu’ils soient chimiques ou naturels. La phytothérapie est destinée à aider le corps à lutter contre certains maux, il serait donc dommage de la détourner de son usage bénéfique par abus ou insouciance.