Non Vladimir Poutine n’a pas le syndrome d’Asperger
La « fuite » de l’étude américaine prétendant que Vladimir Poutine est atteint du syndrome d’Asperger est très certainement voulue et organisée, une opération de communication pour essayer de discréditer le dirigeant russe au moment où les tensions diplomatiques sont au plus fort.
Malheureusement, elle se fait au détriment des autistes et Asperger, et les commentaires qu’ont peut voir partout dans la presse et sur internet montrent à quel point ce handicap est mal connu, mal compris. Et si j’étais autiste ou Asperger, je me sentirais particulièrement blessée par ce qui est dit en ce moment.
Pour résumer ce qu’on lit, en gros :
« Oui Poutine est autiste, il ne comprend rien à ce qu’on lui dit, il donne l’impression de ne pas écouter, il est sourd aux recommandations qu’on lui fait ».
Cela n’a strictement rien à voir avec les difficultés réelles que rencontrent, au quotidien, les personnes souffrant du syndrome d’Asperger. Un Asperger est une personne normalement intelligente, qui n’a pas de problèmes de compréhension. Elle a des problèmes de perception des codes de communication et des difficultés à filtrer les informations transmises par l’environnement.
Pour résumer, le syndrôme d’Asperger est une sorte de cécité mentale
Vous vous souvenez de l’article sur le manque de vision binoculaire ? Il expliquait que notre webmaster voyait en deux dimensions, ce qui, souvent, donne de la difficulté à percevoir et hiérarchiser les éléments, parce qu’ils ne sont pas mis en évidence ou en retrait par la sensation de profondeur.
Difficulté à filtrer et hiérarchiser les informations
En réalité, la personne atteinte d’Asperger a le même type de difficultés, mais plus générales : elle ne sait pas, comme nous, filtrer les informations, en particulier les bruits, transmis par l’environnement extérieur. Le bruit d’une voiture qui démarre, le cri d’un enfant dans un square, le goutte-à-goutte de la machine à café est aussi « important » que la conversation qu’elle est en train d’avoir avec vous.
Elle est donc très mal à l’aise dans les environnement bruyants et les situations de groupe, qui lui demandent beaucoup plus d’efforts pour parler avec quelqu’un qu’un tête-à-tête dans une pièce tranquille.
Difficulté à percevoir le « non verbal »
Cette difficulté a une deuxième conséquence. L’Asperger a souvent de la difficulté à percevoir et à comprendre les codes de communication non-verbaux, le sous-entendu, l’implicite, l’induit.
Parce qu’il filtre difficilement les informations extérieures, il a tendance à se concentrer sur le verbal. Il peut aussi ne pas percevoir les modifications d’expression, les changements de ton par exemple, qui accompagnent le second degré, l’ironie.
C’est à la fois un défaut et une qualité, l’Asperger est cash, il dit la vérité brute et il a besoin qu’on fasse la même chose avec lui.
Pour cette raison, on peut avoir l’impression qu’il ne « comprend rien », mais c’est totalement faux. Son intellect fonctionne parfaitement bien, sur la base des informations qui lui arrivent.
Quand on lui « explique les choses », l’Asperger comprend parfaitement bien des situations très complexes. Il ne souffre d’aucun déficit de QI.
Peut-on imaginer que Vladimir Poutine soit atteint d’Asperger ?
Comment dire…
Vladimir Poutine est un ancien des services secrets, un homme politique et un chef d’état.
Il peut être froid, têtu, obstiné, refuser d’admettre le point de vue de l’autre. Mais il est impossible qu’il soit arrivé là où il est, dans des contextes aussi difficiles que ceux qu’il a connu, en étant Asperger.
L’Asperger est trop « cash » pour être politique. Il n’est ni diplomate, ni manipulateur. Pas uniquement par éthique, mais parce que son handicap le prive, justement, des facultés sociales nécessaires.

Vladimir Poutine Asperger ? Et puis quoi encore !
En attendant, les Aspergers sont maltraités dans les médias, et des clichés totalement faux sur leur handicap circulent…