Autant le dire tout de suite, le docteurdu16, médecin généraliste de banlieue, est tout sauf politiquement correct. Il a même un tempérament à la fois râleur, ironique et une tendance à analyser les faits en parsemant ses analyses de poil à gratter et de coup de griffes divers qui a dû lui valoir quelques inimitiés.

En même temps, le docteurdu16 qui officie dans le 78 est un médecin consciencieux et curieux qui s’intéresse à l’actualité, se plonge dans la littérature médicale, dont – mais pas seulement – la fameuse revue Prescrire, et fait de son mieux pour comprendre les enjeux réels de la médecine qu’il doit pratiquer. 

Cela donne un blog qui semblerait écrit par deux personnes différentes, si il n’y avait pas ce ton très particulier qu’on retrouve « à longueur de post ». D’un côté, les articles plutôt « science médicale », difficiles à suivre pour un profane. Ainsi celui-ci, qui parle des différentes pilules et taille un costard à Martin Winckler. Personnellement, il me semble que les approximations qu’il reproche à Winckler sont assumées par ce dernier, qui a choisi de faire oeuvre de vulgarisation… et je comprends nettement mieux Winckler que le docteurdu16. Cela n’empêche pas que la confrontation soit intéressante. Et certainement déstabilisante pour les lectrices qui veulent une réponse facile et immédiate.

La deuxième voie, celle que je préfère, c’est celle d’un docteur bougon qui raconte ses « histoires de consultations ». Patientes et patients s’appellent tous, indifféremment, Madame ou Mademoiselle A. et Monsieur A. Le docteurdu16 n’est ni un psychiatre ni un psychologue, et il ne s’aventure pas inconsidérément dans les discussions profondes. Cela ne l’empêche pas d’avoir des yeux et des oreilles en plus d’un stéthoscope et de savoir comprendre. Ses histoires de consultations sont dignes des contes de Maupassant, tant il sait, en quelques phrases, brosser un tableau, une situation, et montrer à quel point « le contexte » et « l’état de santé » sont liés.

Et mon histoire de consultation préférée et sans doute celle de la grossesse nerveuse de la chatte de Mademoiselle A. Elle aurait pu être écrite par Colette.